La douleur irradiée liée à l’endométriose : Article Scientifique du JOGC
SSK a lu et résume pour vous l’article scientifique de JOGC (Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada) sur : La douleur irradiée liée à l’endométriose.
Auteurs : Philippe R. Koninckx, M.D., Ph.D , Anastasia Ussia, M.D. , Roy Mashiach, M.D. , George Vilos, M.D. , Dan C. Martin, M.D.
CONTEXTE
L’endométriose, une condition gynécologique complexe, est souvent associée à des maladies inflammatoires chroniques et à des manifestations douloureuses locales variées. Les symptômes comprennent :
- Des douleurs pelviennes cycliques ou non cycliques,
- Une dysménorrhée progressive,
- Une dyspareunie profonde,
- Des lésions endométriosiques douloureuses.
Cependant, la variabilité de la douleur associée à des lésions spécifiques reste mal comprise.
La douleur liée à l’endométriose est attribuée à la réaction inflammatoire autour des lésions, à l’infiltration nerveuse, et à la distension des lésions.
Malgré cela, la recherche a peu exploré la variabilité de la douleur provoquée par des lésions individuelles.
Cliniquement, l’intensité de la douleur ne montre qu’une faible corrélation avec la gravité ou l’emplacement des lésions endométriosiques. Environ 50 % des femmes avec des lésions typiques, 10 % avec des lésions ovariennes kystiques, et 5 % avec une endométriose profonde sont asymptomatiques.
La physiopathologie de la variabilité de la douleur liée à des lésions individuelles reste largement inexplorée. Des différences génétiques et épigénétiques des lésions, la clonalité des lésions endométriosiques, et la variabilité biochimique restent des pistes de recherche. Cependant, le mécanisme précis de cette variabilité demeure inconnu.
Les observations cliniques révèlent que toutes les lésions endométriosiques ne sont pas douloureuses, ce qui ajoute une complexité. Environ la moitié des femmes présentant des lésions typiques, 10 % avec des lésions ovariennes kystiques, et 5 % avec une endométriose profonde ne ressentent aucune douleur. La douleur péritonéale autour des lésions douloureuses ajoute une dimension supplémentaire à la complexité de l’endométriose. La gravité et l’emplacement de ces douleurs péritonéales varient considérablement.
La physiopathologie de cette variabilité de la douleur, ainsi que de la douleur irradiante jusqu’à 27 mm des lésions, demeure insaisissable. Des différences dans l’inflammation, la présence de petites lésions rétropéritonéales non détectées, ou la densité nerveuse environnante pourraient expliquer ce phénomène complexe.
Des perspectives génétiques et épigénétiques complexes, la clonalité des lésions endométriosiques, et la variabilité biochimique pourraient contribuer à cette variabilité. Des mécanismes spécifiques tels que la variabilité de l’activité de l’aromatase ou la résistance à la progestérone chez plus du tiers des femmes symptomatiques pourraient également être des facteurs déterminants.
La neuroinflammation à distance des lésions endométriosiques est une perspective intrigante qui trouve des applications cliniques significatives. Les nerfs sympathiques et parasympathiques, le plexus hypogastrique inférieur, ainsi que la plupart des nerfs somatiques, se situent à moins de 27 mm des lésions endométriosiques possibles, suggérant que la neuroinflammation à distance pourrait expliquer des phénomènes cliniques tels que la douleur sciatique cyclique.
CONCLUSION
En conclusion, la douleur liée à l’endométriose est un phénomène complexe et variable. La variabilité de la douleur associée à des lésions spécifiques, la neuroinflammation à distance, et l’hypothèse de la douleur irradiée sont des dimensions importantes qui nécessitent une exploration approfondie.
Comprendre quelles lésions provoquent la douleur, comment elles le font, et pourquoi certaines sont associées à la douleur irradiée est essentiel pour orienter les décisions chirurgicales. Cela souligne la nécessité de recherches futures approfondies afin de dévoiler les mécanismes complexes sous-jacents à la variabilité de la douleur dans l’endométriose.
Source
- Source de l’article : JOGC, DOI : https://doi.org/10.1016/j.jogc.2021.07.005 (ÉDITORIAL| VOLUME 43, ISSUE 9, P1037-1038, SEPTEMBER 2021)
- Auteur : Philippe R. Koninckx, M.D., Ph.D , Anastasia Ussia, M.D. , Roy Mashiach, M.D. , George Vilos, M.D. , Dan C. Martin, M.D.
- © 2019 The Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada/La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Published by Elsevier Inc.
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