PRÉSENTATION DE LA CORRECTION THRUST
Le thrust est une technique manipulative articulaire passive et directe, non douloureuse, en haute vélocité et basse amplitude (HVBA)
Dans quel but ?
Il permet par son action sur les tissus mous péri-articulaires la mise en jeu du réflexe myotatique inverse, ainsi que la décoaptation des surfaces articulaires, enfin de provoquer un meilleur ajustement dans l’espace des surfaces articulaires et donc corriger une dysfonction ostéo-articulaire présente sur une articulation donnée.
Localement, l’objectif final du praticien est d’homogénéiser la liberté de mouvement des différents paramètres de mobilité de l’articulation traitée.
Ce qui veut dire en d’autres termes que l’articulation traitée a perdu, suite à un traumatisme en rêgle générale, de sa mobilité sur un certain nombre de ses paramètres traumatiques (paramètres de glissement) et physiologiques (paramètres de rotation).
La thérapie par Thrust fait partie des manipulations dites «directes». C’est à dire que le praticien va corriger tous les paramètres en limitation de mobilité dans le sens de la correction. C’est pour cette raison que l’on dit que le Thrust doit intervenir à la «barrière motrice».
Globalement, le thrust s’inscrit dans une démarche globale diagnostique analytique du patient. En aucun cas, il ne doit être utilisé isolément et encore moins aléatoirement ou symptomatique.
Le thrust s’envisage uniquement sans contre-indication médicale.
Quelles sont ses caractéristiques ?
Le thrust doit être véloce pour dépasser la vitesse de réaction neurologique propre aux tissus mous environnants. Il ne doit pas dépasser la barrière physiologique articulaire afin de ne pas léser les tissus de soutiens. Il doit être non douloureux. Sa maîtrise dépend donc d’une excellente technicité. La connaissance de l’anatomie et de la biomécanique se trouve à la base de cette maîtrise.
Le thrust peut possiblement générer une appréhension de la part du patient. Il faut donc pouvoir en tant que praticien lui permettre d’être au maximum en situation de détente, de confiance et de coopération. Ces critères nécessaires à la réussite de la technique manipulative pourront être réalisés si et seulement si le praticien connaît parfaitement la gestuelle et la chorégraphie de sa technique de correction.
Comment le mettre en place ?
Le positionnement du Patient et du Praticien sont prioritaires.
La table de pratique doit être à bonne hauteur, le confort du praticien doit être maximal et ce dernier doit prendre un maximun de point d’appuies sur la table, au sol et sur le patient.
Le patient doit également être placé sur la table le plus confortablement possible. C’est pour cette raison que dans la majorité des cas, le patient sera placé le plus possible en position neutre.
Il doit donc être :
- Relâché : le praticien explique et guide notamment sur la respiration et le relâchement musculaire localisé.
- Rassuré, pris en charge et respecté : les indications données par le praticien sont claires, fermes, et précises
Le praticien doit mettre au préalable en place les paramètres suivants (que l’on appelle paramètres subjectifs du Praticien) :
- Présence
- Ancrage
- Maîtrise
- Attention
- Intention
La prise de contact doit être ferme mais douce et englobante pour le patient.
Comment se déroule le geste ?
Dans la recherche de la mise en tension, le praticien est amené à trouver la « Voie de passage » c’est à dire qu’au sein des paramètres de mobilité classiques articulaires, il peut ajouter des microparamètres comme par exemple un léger glissement pour favoriser la réussite de la technique.
Cette étape est d’une importance capitale pour trouver la véritable «barrière motrice» et donc pour la réussite de la technique. Le praticien reste dans la limite des amplitudes articulaires par conséquent dans le respect de la physiologie articulaire.
Il est primordial d’obtenir le relâchement passif du patient durant l’intégralité de la technique. De même en aucun cas la mise en place des paramètres ne doit engendrer quelconque douleur au patient.
Le thrust est véloce et d’amplitude faible. Il s’effectue dans l’axe de l’articulation traitée.
Le « crack » est-il nécessaire ?
Le bruit lors du thrust n’est pas une condition nécessaire à la réusssite de la technique. Cette technique vise à redonner avant tout une bonne mobilité de l’articulation et à relâcher les tissus autour. Il convient de re-tester la mobilité articulaire dans tous ses paramètres pour constater la réussite de la technique.
Il est encore une fois indispensable de rappeler qu’une technique doit s’inscrire dans une stratégie de traitement qui doit répondre à la demande des tissus du patient dans le but de permettre à l’organisme de retrouver un équilibre et de favoriser son homéostasie.