Comment Choisir sa chaussure de course à pied
Un patient compétiteur, passionné de course à pied et plus particulièrement en trail longue distance, nous donne son avis éclairé sur le port et le choix des chaussures pour cette discipline. Il est utile pour nous Professionnels de Santé de connaitre la pratique et les technopathies qui découlent de ces activités de plus en plus appréciées par nos patients…
Un Trailer…une chaussure.
il est très simple en fonction des caractéristiques d’une chaussure du lui coller rapidement une étiquette. Cela revient en fait à considérer que l’utilisateur ne rentre pas en ligne de compte dans cette savante analyse. Une chaussure légère pour une distance courte et une chaussure lourde avec de l’amorti pour une distance plus longue…..
Je pense que cela mérite donc d’être un peu plus approfondi.
Voici les critères que je souhaite creuser pour vous aider dans votre quête de la « sainte chaussure »:
- Votre niveau de pratique
- Votre poids de corps
- La forme de vos pieds
- Votre milieu de pratique
- Vos objectifs
Votre niveau de pratique
Il va falloir mettre votre orgueil de côté pour faire le bon choix. N’achetez pas la même chaussure que votre collègue et surtout pas la même chaussure que celui qui à fait de courir son métier et qui a des pieds tel un bouquetin!
La chaussure ne jouera pas du tout le même rôle que vous soyez expert ou néophyte. La technique de course d’un débutant et sa pause de pied assez aléatoire dans les sentiers techniques, l’obligeront à opter pour un modèle avec de l’amorti et de la protection. A contrario un expert aura besoin d’une chaussure dynamique avec moins de protection. Vous verrez donc des trailers « pro » s’élancer sur des ultra-trails avec des chaussures « minimalistes ». Les experts en la matière ont pour la plus part opté pour une attaque de foulé avec l’avant du pied. De cette manière, le corps parvient à absorber bien plus facilement les ondes de choc grâce à la structure naturelle du pied et par la musculature des mollets et des cuisses. L’amorti de la chaussure devient donc « moins important » et doit se situer plus sous la partie avant de votre chaussure. Et vous? Quelle partie de vos pieds touche le sol en premier en réception de foulée?
Votre poids de corps
Ce critère est bien sur à recroiser avec votre niveau de pratique. Une chose paraît pour autant évidente, plus vous pesez lourd, plus vous allez solliciter vos articulations et votre dos. je pense qu’il faut être très prudent avant de vouloir diminuer l’amorti de vos chaussures. Laissez donc le temps à votre corps de s’habituer à l’onde de choc que vous lui infligez en course à pied et si l’envie vous vient de gagner en dynamisme et en poids faite preuve de parcimonie. Comme nous dit le dicton »Telle chaussure, tel trailer ». Un expert de 1m90 pesant 80kg ne mettra certainement pas les mêmes chaussures qu’un débutant de 1m80 pour 80kg.
La forme de vos pieds
Nous n’avons pas tous la même forme de pied et toutes les marque ne fabriquent pas tous la même forme de chausson.
Il est impératif de faire appelle à un professionnel qui sera en fonction des modèles vous orienter dans un premier temps vers une marque plutôt qu’une autre, ne serait-ce que par la forme de vos pieds.
Ne vous cantonnez pas seulement à une seule marque, juste parce que votre idole en fait la promotion!!
Votre milieu de pratique
Ce critère est important à prendre en considération pour que vous soyez pleinement satisfait de votre choix. Vous devez vous attardez sur 3 facteurs importants: La nature des sols que vous pratiquez (petit sentier en terre souple, DFCI hyper tassé, sentier pierreux, boue, neige etc..), la technicité de ces sentier et le dénivelé qu’il vous impose . Pour des sols durs comme on trouve principalement dans les massifs du sud (Sainte Victoire, Garlaban, Calanques, Sainte Baume etc…)prévoyez un surplus d’amorti. Il en est de même pour les protections et la semelle extérieure. Plus votre milieu de pratique est technique, plus vous aurez besoin d’une semelle et d’une tige rigide pour assurer une bonne protection du dessus comme du dessous de vos pieds. Niveaux crampons, leur taille doit être proportionnel à l’hostilité du milieu. Vous les garderez d’avantage si les crampons sont assez gros et composé d’un moulage monobloc pour ne pas qu’ils s’arrachent un à un. Concernant la boue et la neige (ponctuelle), il faut choisir des crampons volumineux mais assez espacés pour permettre une bonne évacuation.
Vos objectifs
Il est évident que votre choix doit tenir compte du type de course que vous allez entreprendre. Il est supportable sur un trail « court » d’une vingtaine de kilomètre de manquer de confort ou d’amorti en jouant la carte de la légèreté. Ne vous y amusez pas sur une longue distance sans avoir tester et retester cette option. Attention aussi de vous assurer que votre terrain de jeu du jour « J » ressemblera à celui de vos entraînement. Il est tout de même plus sage en ultra, de jouer la carte de la protection et du confort dans la plus part des cas.
Bon trail à tous,
Thomas PIGOIS.